
PHOTO PHILO

ANALYSE PHOTOS ET DIVAGATION AUX CONTRAINTES DU RÉEL
Galerie Photo : Auteur Copyright © Gérard Copin
Analyser des photos, un exercice enrichissant, édifiant et fécondant que ce soit pour des raisons personnelles (souvenirs, émotions), professionnelles (art, photographie, histoire) ou simplement par curiosité. Chacun a son regard unique, l'interprétation d'une image est subjective et dépend de notre propre expérience, de notre culture et de nos émotions. Il n'y a pas de "bonne" ou de "mauvaise" façon de voir une photo.
L'analyse, une porte ouverte, décrypter une image, c'est comme ouvrir une porte sur un monde imaginaire, sur une histoire, sur les émotions d'un artiste. C'est une façon de communiquer et de partager.
Un apprentissage constant, en analysant des photos, on développe notre sens de l'observation, notre créativité et notre capacité à comprendre les messages visuels.
L'idée que "une image vaut mille mots" est certes séduisante, mais elle ne reflète pas la complexité de la communication visuelle. Dans cette rubrique, on développe l'importance du texte pour accompagner une image, surtout lorsque l'on souhaite partager une émotion, une idée ou une histoire plus profonde. Les mots permettent d'ajouter des nuances, des détails et une profondeur émotionnelle que l'image seule ne peut pas toujours exprimer. Un texte peut aussi contextualiser une image, en expliquant son origine, son sens ou les intentions de l'artiste. En fait, le texte invite le spectateur à une réflexion plus approfondie, à une interprétation personnelle de l'œuvre.
Je considère que l'image et le texte sont deux facettes d'une même œuvre. L'un complète l'autre, créant ainsi une expérience esthétique plus riche et plus complexe. En résumé, la langue française me permet de donner vie à mes photos, de partager mes émotions et de créer un dialogue avec le visiteur.
PS: Les photographies présentées dans la rubrique [Analyse photo] sont le fruit d'un travail de post-production à partir de fichiers RAW. Certaines images ont été retouchées avec GIMP afin d'accentuer certains aspects visuels. Il est bien de souligner que la notion de réalité en photo est une notion complexe et subjective, qui fait l'objet de nombreux débats.
Pour en savoir plus sur cette question, je vous invite à découvrir mon article [iCi] LE REEL EN PHOTO
Le mystère de l'église oublié par les Dieux et les enfants
Au premier abord, l'image surprend par son contraste entre le vitrail éblouissant de couleurs et de formes abstraites qui pourraient évoquer une composition spirituelle. Cette harmonie entre le vitrail et le mobilier enfantin crée un pont inattendu entre le spirituel et le terrestre. Il se dresse comme un symbole de transcendance, de lumière divine filtrant dans un espace sacré et souvent austère. Il représente l'éternel, le spirituel, le silence contemplatif.
Au premier plan, cette petite table et ces chaises d'enfants, vibrantes de couleurs primaires tout comme le vitrail, brisent le recueillement attendu. C’est une intrusion de l'immanent, du quotidien le plus terre-à-terre, dans un lieu traditionnellement dédié au sacré. L'église, souvent perçue comme un espace figé, dépeuplé de la vie contemporaine, un endroit sans les Dieux et sans les enfants, se voit ici confrontée à la matérialité joyeuse et innocente de l'enfance. Une scène qui incarne la vie qui continue, la présence du futur, la réalité du jeu et de l'apprentissage. Elles suggèrent que même dans les lieux les plus sacrés, la vie n'est pas suspendue, mais se déploie dans sa simplicité la plus fondamentale. C'est comme si la lumière divine, filtrée par l'art du vitrail, venait éclairer et sanctifier le jeu des enfants, les élevant à une dimension presque sacrée.
Philosophiquement, cette image pourrait être interprétée comme une méditation sur la tension entre le sacré et le profane, l'éternel et le transitoire, l'absence et la présence. Elle interroge la pertinence des lieux de culte à l'ère contemporaine. Introduction de tels éléments suggère-t-elle une tentative de redonner vie et sens à ces espaces, de les réconcilier avec la jeunesse et l'avenir ?
Finalement, cette photo n'est pas seulement un constat d'un décalage, mais une invitation à repenser notre rapport à ces lieux et ce qu'ils représentent. Elle suggère que le divin, si tant est qu'il soit absent pour certains, peut resurgir dans les formes les plus inattendues, y compris dans le rire potentiel et la simple présence d'une table pour enfants, symboles d'espoir et de continuité. C'est une image qui, sous son empreinte minimaliste, pose la question de la place de l'homme, et particulièrement de l'enfant, dans les récits et les espaces du sacré aujourd'hui. (par Gérard Copin)
Photo - Ville d'Audincourt

L'Allégorie de la Condition Humaine
En somme, cette photo déploie une allégorie visuelle saisissante de la condition humaine, nous présentant l'être humain comme un bâtisseur incessant qui érige ses constructions (les immeubles, la tour) pour s'ancrer et s'élever dans le monde. La tour élancée incarne cette aspiration profonde à transcender notre condition terrestre, à atteindre des sommets, qu'ils soient matériels, intellectuels ou spirituels. Pourtant, cette quête d'élévation se déploie au sein et face à la nature, représentée par l'arbre persistant et l'immensité insondable du ciel. La lumière puissante du soleil, source de vie et symbole millénaire de connaissance et de transcendance, baigne la scène, suggérant notre perpétuelle recherche de sens et d'illumination dans cet univers vaste et souvent insaisissable. Mais face à l'échelle du ciel, à la force aveuglante de la lumière naturelle et à la simple présence résiliente de l'arbre, les constructions humaines, aussi imposantes soient-elles, sont ramenées à leur juste proportion. La photo nous rappelle ainsi, avec force et subtilité, que malgré notre ingéniosité et nos ambitions, nous demeurons intrinsèquement liés au monde naturel et que l'humilité devant ses forces primordiales et sa grandeur est une sagesse essentielle.. (par Gérard Copin)
Photo - Ville de Mulhouse

Le penseur de l'Église Saint-Étienne de Mulhouse
Pour tout vous dire, je suis un panthéiste dans le sens spinoziste, Dieu égal nature. Contrairement à l’idée reçue, ce n’est pas non plus de l’athéisme. Cependant, j’ai un profond amour à pénétrer, à m’imprégner de l’ambiance d’une église, d'une synagogue, d'une mosquée… J’y intercepte des ondes spirituelles, riches d’histoire, mais surtout une pensée profonde pour ces bâtisseurs dont beaucoup sont morts accidentellement dans un travail éprouvant. Cela me fait penser aux bâtisseurs des pyramides, ces édifices qui défient l’humanité, l’immanence et le mystère.
Que l’on soit déiste, théiste, panthéiste, croyant, agnostique, athée, spiritualiste, nous devrions tous être admirateurs, nous devrions avoir une empathie démesurée ne serait-ce que pour ce travail titanesque que nous ont laissé nos ancêtres.
L'idée de cette photo nous montre en détails la diversification des méthodes utilisées et la forme des arches qui supportent l’édifice et qui ont parfois plusieurs centaines d’années. D'ailleurs à ce sujet, on s'est amusé à recalculer (R.D.M.) avec des ordinateurs puissants quelle serait la forme optimum pour supporter cette masse phénoménale de la bâtisse. Ce calcul puissant, bardé de formules complexes, révèle une chose plus qu’étonnante, l’ordinateur produit les mêmes courbes que celles des mathématiciens ancestraux. En fait, on ne sait toujours pas comment les architectes de l'époque ont pratiqué.
Ces vitraux, qui comme une bonne photo racontent une histoire avec des détails incroyables et des couleurs captivantes, vivantes au rythme de la lumière extérieure, sont de véritables œuvres d’art, réalisées parfois par de grands noms qui se cachent derrière.
La raison pour laquelle j’ai pris cette photo, c’est cette personne à côté de l'allée centrale peu perceptible sur la photo, avec son regard dirigé vers les hauteurs de l’édifice. Nous étions les deux seuls dans cette partie de l’église, partageant ce silence cosmique, baignant dans cet éther riche en allégories. Je pense à cet instant avoir partagé les mêmes pensées subliminales avec cette personne "des sacrés bonhommes ces bâtisseurs". Cela vous vient comme une synchronicité, à la manière d’une intuition. (par Gérard Copin)

Notre-Dame du Haut, Le Corbusier a-t-il remplacé Dieu par Platon ?
Le vitrail constitue une forme d'art unique qui allie l'esthétique à une signification symbolique profonde, particulièrement au sein de l'architecture religieuse. Ils étaient en quelque sorte des "Bibles pour les pauvres", illustrant des scènes importantes et des concepts religieux. Initialement, les vitraux servaient à enseigner les histoires bibliques et les préceptes religieux à une population largement analphabète à travers des récits visuels.
Bien que la chapelle Notre-Dame du Haut soit un lieu de culte catholique, la conception de Le Corbusier s'éloigne des formes religieuses traditionnelles, privilégiant des formes organiques et fluides pour exprimer la spiritualité et l'émotion. L'utilisation de la lumière naturelle à travers de petites fenêtres de formes irrégulières et des vitraux colorés crée une atmosphère sacrée et intime. Ces vitraux, parfois clairs, filtrent la lumière en différentes couleurs. L'architecture elle-même, avec son toit incurvé et ses murs épais, évoque un sentiment de recueillement et de connexion spirituelle.
La question de savoir si Le Corbusier était platonicien ou pythagoricien est complexe. Son architecture à Notre-Dame du Haut met en évidence une harmonie avec l'environnement et une recherche de formes qui résonnent avec l'esprit humain plutôt qu'avec des traditions ecclésiastiques strictes. Bien que la chapelle ne suive pas les plans classiques des édifices religieux traditionnels et abandonne la forme symbolique de la croix, elle reste un lieu sacré. L'utilisation de formes géométriques et de proportions basées sur le Nombre d'Or dans certaines de ses œuvres pourrait suggérer une influence des mathématiques comme essence, d’un Platon ou d'un Pythagore caché dans le Béton sacré.
On pourrait interpréter l'approche non conventionnelle de Le Corbusier à Notre-Dame du Haut comme un éloignement des normes religieuses traditionnelles. La chapelle a suscité autant de critiques négatives que d'enthousiasme à l'époque de sa construction, certains la considérant comme une rupture avec le mouvement moderne. Cependant, d'autres y ont vu une beauté intense et un retour aux racines spirituelles de l'architecte. Son intention était de créer un espace qui résonne avec l'esprit humain et exprime la spiritualité d'une manière nouvelle et moderne.
La chapelle, par sa simplicité et son abstraction, peut en effet parler à un profond sentiment d'humilité et d'humanité, offrant un sanctuaire pour les connexions divines et terrestres. (par Gérard Copin)
-Le Corbusier, avec ses idées urbanistiques et ses affinités avec une vision autoritaire de la société, était-il opportuniste ou fasciste ? Pour en savoir plus clic [iCi]
-Toutes les photos de Notre-Dame du haut à Ronchamp [iCi] sur la galerie [Le Corbusier]

Les talons de Vénus
Dans le crépuscule nacré de la ville, où les reflets irisés dansent sur le pavé humide, une silhouette s'éloigne, des talons claquant sur le miroir de la nuit. Ses jambes, dévoilées par une robe vaporeuse, tracent une diagonale dans l'obscurité, comme une invitation à un voyage secret.
Les passants, silhouettes indiscernables dans le flou de l'arrière-plan, ignorent tout de son histoire, de son art. Ils ne voient que l'écho d'une Vénus moderne, une prêtresse de l'amour furtive, dont les murmures nocturnes se mêlent aux lumières de la ville. Telle une hétaïre grecque, elle offre la beauté de son corps et la profondeur de son âme, un instant volé au temps. Son regard, perdu dans le lointain, semble chercher les étoiles, comme pour y lire la promesse d'un avenir meilleur. Mais pour l'heure, elle se fond dans la nuit, laissant derrière elle le souvenir d'une rencontre éphémère, un parfum de mystère et de sensualité. (par Gérard Copin)

La spirale de l'insatisfaction
Dans le cadre scintillant d'une nuit de fête, la lumière artificielle d'un magasin Primark attire le regard, promesse d'une satisfaction immédiate. Une femme, les bras chargés de sacs, franchit les portes, cherchant peut-être dans ces emplettes un bonheur fugace. Mais cette image, loin d'être idyllique, révèle une vérité profonde, la consommation compulsive est un puits sans fond. À l'intérieur, les néons blafards et les piles de vêtements bon marché créent une atmosphère d'excitation factice. Chaque achat est une tentative de combler un vide intérieur, une quête illusoire de bien-être. Mais une fois la frénésie passée, le doute s'installe. Les nouvelles acquisitions perdent de leur éclat, et l'insatisfaction revient, tenace.
C'est le cercle vicieux de la société de consommation : nous achetons pour oublier nos angoisses, mais cette satisfaction est éphémère. Nous retournons alors vers les magasins, espérant trouver la pièce manquante, celle qui nous apportera enfin le bonheur. Mais cette quête est vaine, car le bonheur véritable ne se trouve pas dans les objets matériels. Cette photo, derrière son esthétique, est un appel à la réflexion. Elle nous invite à nous interroger sur nos motivations, sur nos désirs profonds. Cherchons-nous à nous remplir de choses ou à nous nourrir de sens ? La réponse est en nous. (par Gérard Copin)
-Toutes les photos de Mulhouse [iCi] galerie Mulhouse

L'Entropie d'un Monde en Flammes"
Les ruines s'étirent vers un ciel incandescent, un tableau apocalyptique où l'entropie règne en maître. Le soleil, un disque rougeoyant, gonfle inexorablement, transformant notre étoile en un monstre dévorant. Sa chaleur accablante, symbole d'un réchauffement climatique galopant, engloutit peu à peu la planète dans un enfer de feu. Chaque brique effritée de ces vestiges témoigne du temps qui passe, une inéluctablement marche vers le désordre. L'entropie, cette force implacable qui tend à désorganiser la matière, trouve ici son paroxysme. Les lois de la physique, implacables, conduisent inexorablement notre monde vers un état de chaos croissant. L'oiseau, ultime témoin d'une vie qui s'éteint, plane au-dessus des ruines, tel un fantôme perdu dans un paysage infernal. Son vol désespéré est celui de l'humanité face à l'immensité d'un cataclysme cosmique.
Cette image est une métaphore puissante de notre condition humaine. Nous sommes des êtres finis, insérés dans un univers régi par des forces bien plus grandes que nous. Le réchauffement climatique, conséquence de nos activités, accélère un processus naturel, nous rappelant notre fragilité face aux cycles cosmiques. L'enfer, dans cette représentation, n'est pas seulement un lieu de souffrance éternelle, mais aussi une métaphore de la fin de toutes choses. C'est la fin d'un monde, la fin d'une civilisation, peut-être même la fin de toute vie sur Terre. Cette image nous invite à réfléchir sur notre place dans l'univers, sur notre responsabilité envers les générations futures et sur notre capacité à faire face aux défis qui nous attendent. Elle nous rappelle que le temps est compté et que nous devons agir maintenant pour préserver notre planète. (par Gérard Copin)

Rencontre entre l'humain et la machine (Ville de Mulhouse)
La sculpture métallique, mi-homme, mi-machine, symbolise cette fusion. Son regard, dirigé vers le ciel étoilé, invite à une réflexion sur notre place dans l'univers et sur l'avenir de l'humanité. Le contraste entre la figure métallique et le visage humain sur l'écran est interrogeant. Il souligne la complexité de notre identité à l'ère numérique. Le visage, empreint d'une certaine mélancolie, pourrait suggérer une quête de sens ou une interrogation sur notre humanité face à l'intelligence artificielle.
L'environnement urbain, avec ses lumières festives, offre un cadre à la fois familier et étrange. Il rappelle notre quotidien tout en soulignant le caractère exceptionnel de cette rencontre. En somme, cette image est une invitation à la réflexion sur notre rapport à la technologie et à notre propre humanité. Elle nous pousse à questionner les limites entre l'homme et la machine, et à envisager un avenir où les deux pourraient être intimement liés.
Les éléments clés qui contribuent à cette interprétation sont :
-La sculpture, Symbole de l'hybridation homme-machine
-Le visage sur l'écran, Représentation de la conscience numérique
-Le contexte urbain, Cadre de notre quotidien
-L'atmosphère nocturne, Invitation à la rêverie et à la réflexion
(par Gérard Copin)
-Toutes les photos de Mulhouse [iCi] galerie Mulhouse

Cauchemardesque et aliénation du rêveur face à la destruction auto-infligée de l'humanité
Un paysage urbain en ruine, lové dans une brume épaisse et visqueuse. Les silhouettes de gratte-ciel, désormais squelettes de béton, s'érigent comme des tombeaux géants. Au premier plan, un fleuve boueux charrie des débris et des corps sans vie. Des arbres tordus, aux branches nues et griffues, s'accrochent désespérément aux murs effondrés.
Le ciel, d'un noir de jais, est strié d’éclairs pourpres qui illuminent les nuages tourbillonnants en révélant des visages grotesques. Des créatures aux formes indistinctes se faufilent entre les ruines, leurs yeux brillants fixés sur le rêveur. Une odeur âcre de métal brûlé et de soufre imprègne l'air, mêlée à des murmures indistincts qui semblent venir des profondeurs de la terre.
Le rêveur, petit et insignifiant face à cette désolation, est poursuivi par des fragments de souvenirs, des rires d'enfants, des embrassades, des cris de colère. Cette image se déforme et se dissout dans mon esprit, créant un chaos visuel et émotionnel. Il tente de s'échapper, mais à chaque pas, il s'enfonce davantage dans cette réalité cauchemardesque.
Autres éléments à considérer :
Chaque élément du paysage peut porter une signification symbolique. Les ruines peuvent représenter la chute de la civilisation, le fleuve, le temps qui passe inexorablement, les créatures, les regrets ou les conséquences de nos actes. Le point de vue du rêveur est essentiel pour transmettre son sentiment d'aliénation et d'impuissance. Il peut être perdu, désorienté, ou au contraire, observateur extérieur de sa propre destruction. (par Gérard Copin)

Pierre philosophale
Le ciel occupe une grande partie de l'image, il est dominé par un coucher de soleil intense. Les couleurs sont chaudes et vibrantes, allant du rouge orangé au jaune, créant une atmosphère dramatique et presque apocalyptique. Ces arbres semblent presque menaçants et ajoutent à l'ambiance mystérieuse de l'image. Au centre de l'image, on trouve un objet rectangulaire posé sur un socle. Il pourrait s'agir d'une table, d'un autel ou d'un symbole plus abstrait. Sa présence ajoute une dimension mystérieuse à l'image et invite à l'interprétation.
L'atmosphère générale de l'image est à la fois belle et inquiétante. Le coucher de soleil flamboyant crée une beauté saisissante, mais les arbres nus et l'objet mystérieux ajoutent une note de mélancolie et d'incertitude. On pourrait y voir une métaphore de la fin d'un cycle, d'un renouveau à venir ou d'une confrontation entre la nature et la fin des temps.
L'autel, dernier artefact construit par des mains humaines, résiste à l'érosion du temps et aux éléments naturels. Il témoigne de la capacité de l'homme à créer des œuvres durables, à laisser une trace indélébile dans l'univers. Le soleil et le ciel, quant à eux, continuent leur course immuable, indifférents au destin de l'humanité. Ils sont les témoins silencieux de la naissance et de la mort des civilisations. (par Gérard Copin)

Échos d'une âme endormie
J’ai imaginé cette photo depuis un rêve, elle est riche de symboles et suscite de nombreuses interprétations. Je suis poussé vers la lumière blanche, je dois abandonner un monde fait de fleurs. Ce mouvement suggère une force extérieure, peut-être une intuition, une destinée ou une force divine.
Dans de nombreuses cultures, la lumière blanche est associée à des notions spirituelles élevées. Elle peut représenter un appel à une dimension supérieure de l'existence, une quête de sens ou une illumination intérieure.
Les fleurs sont souvent associées à la beauté, à la fragilité et au caractère éphémère de la vie. Le fait d'avoir à les abandonner pour aller vers la lumière suggère peut-être un choix à faire entre un monde matériel et un monde spirituel, entre l'attachement aux plaisirs terrestres et l'aspiration à quelque chose de plus grand.
L'intérieur sombre et l'extérieur lumineux suggèrent un passage d'un état à un autre, d'un monde connu à un monde inconnu. La porte ouverte et la lumière qui en émane créent une sensation d'ouverture et d'infini. Cet espace peut représenter les possibilités infinies qui s'offrent après avoir franchi le seuil. (par Gérard Copin)

Rébellion Silencieuse
Le contraste entre le ciel bleu nuit et le personnage en rouge crée une atmosphère intrigante. Le personnage habillé décontracte, peut-être une représentation de l'innocence ou de la curiosité face à la statue d'un général militaire, symbole d'un dialogue entre le passé et le présent, ou une réflexion sur le pouvoir et l'autorité. Le cadre urbain et la présence de la fontaine peuvent inciter à la réflexion sur le passage du temps et la place de l'individu dans la société.
Les jets lumineux dans le bassin ajoutent une touche de magie ou de mystère à la scène, renforçant l'idée d'une exploration nocturne. Cela pourrait également évoquer des thèmes de lumière et d'obscurité, de grandeur et de petitesse.
Composition: L'image est focalisée sur le personnage centré sur la statue correspondant à une ligne de force (ligne verticale des tiers), l’ensemble est mis en valeur par le jeu des lignes directrices (le chemin, la fontaine) qui convergent vers elle. Le soleil, très lumineux, ajoute une dimension dramatique à la scène et attire le regard. La lumière est très contrastée, avec des zones d'ombre profondes et des zones extrêmement éclairées. Le contre-jour sur la statue lui donne un aspect presque céleste. La palette de couleurs est assez limitée, avec des tons froids (bleu du ciel) et des tons chauds (Rouge) du personnage. Ce contraste renforce l'impression de chaleur et de lumière. Le cadrage est assez large, ce qui permet de situer la statue dans son environnement urbain.
Atmosphère: L'image dégage une impression de calme et de sérénité, malgré la présence de la personne qui marche. La personne semble seule, ce qui renforce le sentiment d'introspection. (par Gérard Copin)

La pyramide de la paix
Sur le site de notre dame de Ronchamp en Haute-Saône, les visiteurs s’interrogent très souvent sur cette étrange pyramide construite peu avant l’inauguration de la chapelle. En fait, elle a été imaginée par l'architecte Le Corbusier et édifiée avec le reste des pierres de l’ancienne chapelle partiellement détruite pendant la guerre. Sa forme avec ses 21 marches rappelle les pyramides d’Amérique centrale, probablement parce qu’on y pratiquait des sacrifices humains, à l’image et souvenir du massacre de celui des soldats de la dernière guerre.
À présent, comment prendre en photo cette pyramide pour qu'elle ne soit pas d'un quelconque intérêt, question que je me suis posée ?
Analyse de la photo, la pyramide de la paix se dresse, immuable, tandis que le couple marche vers elle main dans la main, symbole de l’amour et miroir de l'humanité, leur chemin est celui de chacun d'entre nous soit une quête incessante de sens et d'harmonie. La colombe en métal qui fait partie du monument, symbole de la paix au-dessus de la femme, nous invite à lever les yeux vers un idéal plus grand que nous. En contemplant cette scène, on ne peut s'empêcher de méditer sur la nature de la paix, est-elle un état à atteindre, une valeur à défendre, ou simplement un rêve inaccessible ? Cette photo nous offre une pause, un instant de réflexion pour nous interroger sur notre rôle dans la construction d'un monde plus juste et plus pacifique. (par Gérard Copin)
-Toutes les photos de Notre-Dame du haut à Ronchamp [iCi] sur la galerie [Le Corbusier]

Danse macabre de la consommation
L'homogénéisation par la couleur, soit la couleur rouge vif qui est souvent associée à l'urgence, à la passion et à l'appel à l'action, elle incite à la consommation impulsive. En effet, le fait que les individus soient représentés par des silhouettes rouges, similaires à la couleur dominante du bâtiment, suggère une certaine absorption ou assimilation. En se confondant avec le décor, les individus semblent renoncer à leur propre identité pour se conformer aux normes de consommation imposées par la société, ils deviennent interchangeables, comme des produits à consommer en perdant ainsi leur individualité. Ils sont conditionnés à désirer et à acheter, sans véritablement questionner leurs besoins. Les silhouettes sans aspérité sont réduites à leur fonction de consommateurs, elles illustrent l'aspect anonyme et parfois déshumanisant de la consommation de masse. L'impact environnemental, je veux dire la surconsommation encouragée par ce type de lieu à un impact négatif sur l'environnement, notamment en termes de production de déchets et d'utilisation de ressources. Cette image nous invite à réfléchir sur notre rapport à la consommation et à questionner les modèles économiques qui sous-tendent notre société de consommation. (par Gérard Copin)
-Toutes les photos de Mulhouse [ici] ensuite cliquez sur la galerie [Mulhouse]


La tour infernale
Le choix vertical accentue la hauteur du bâtiment (la Tour de l'Europe à Mulhouse) et crée une impression de grandeur et d'élévation. La perspective en contre-plongée renforce la hauteur du bâtiment et donne une impression de domination. Le bâtiment occupe presque toute l'image, ce qui le place au centre de l'attention et réduit l'importance de l'environnement. Les lignes verticales du bâtiment guident le regard vers le haut, renforçant l'impression de hauteur. Le ciel dégagé et lumineux crée un contraste saisissant avec le bâtiment, le mettant en valeur. Les ombres portées sur le sol ajoutent de la profondeur à l'image et soulignent la structure du bâtiment.
L’atmosphère souligne une sensation de solitude, l’absence de personnes dans l'image, à l'exception d'une passante qui crée une atmosphère de solitude et de mélancolie. La tour, en tant que structure massive et verticale, symbolise souvent le pouvoir, l'autorité, ou l'immensité du monde moderne. La passante, petite et isolée, représente l'individu face à ces forces colossales. Ce contraste souligne la petitesse et la vulnérabilité de l'homme face à l'architecture. L'association de la tour à la froideur et de la passante à la chaleur humaine renforce l'idée d'un monde urbain déshumanisé. La tour, en tant que structure inanimée, peut symboliser l'indifférence ou l'hostilité de la ville, tandis que la passante incarne l'émotion et la fragilité humaine.
Quel symbole pour le visage de l'homme austère sur l’affiche ? J’ai pensé à la colère des dieux de la mythologie grecs avec Zeus roi des dieux, il pourrait voir dans la tour l'arrogance humaine cherchant à défier l'ordre cosmique. Son regard serait celui d'un juge, pesant le sort de l'humanité avec la passante qui serait alors une victime innocente de cette ambition démesurée. Athéna, déesse de la sagesse et de la guerre, elle pourrait apprécier l'audace de la construction de la tour, mais aussi souligner les dangers de l'orgueil humain. Elle pourrait voir dans la passante un symbole de la vulnérabilité humaine, face à laquelle la sagesse est nécessaire. Poséidon, dieu des mers et des tremblements de terre, il pourrait voir dans la tour une provocation à son domaine. La tour, s'élevant vers le ciel, pourrait être perçue comme une atteinte à l'équilibre cosmique. Il pourrait éprouver un sentiment de colère et de menace. (par Gérard Copin)
-Toutes les photos de Mulhouse [iCi] galerie Mulhouse
Galeries photos : Auteur Copyright © Gérard Copin
Galerie photo, © Les membres du groupe photo d’AVF Belfort session 2017-2018
Forêt de béton
Photo minimaliste de Belfort les résidences prise depuis la citadelle du Lion. Soit la représentation de deux mondes différents qui se rencontrent. L'arbre doit être interprété comme un symbole de l'espoir et de la résilience. Il est un rappel que la nature peut survivre, même au milieu de la civilisation humaine parfois destructive de nos valeurs "dame nature". L'arbre représente la nature, tandis que les bâtiments représentent la civilisation humaine, une réflexion sur la relation entre l'homme et la nature.
Le ciel est d'un rouge vif, avec des nuages oranges et jaunes. L'éclairage est dramatique, avec les bâtiments qui se détachent clairement sur le ciel.
Analyse formelle : L'image est composée de trois éléments principaux : les bâtiments, le ciel et le terrain. Les bâtiments sont placés au centre de l'image, avec le ciel en arrière-plan et le terrain au premier plan. Les bâtiments sont alignés de manière verticale, ce qui crée une sensation d'équilibre et de stabilité. Le ciel est plus large que les bâtiments, ce qui crée un sentiment d'espace et de perspective. L'éclairage est dramatique, avec les bâtiments qui se détachent clairement sur le ciel. Cela crée un contraste fort et attire l'attention du spectateur sur les bâtiments. L'arbre, en plus d'ajouter une touche de couleur et de vie à l'image, renforce le contraste entre la nature et le béton. L'arbre est un élément naturel, vivant, avec une forme organique et sinueuse. Le béton est un élément artificiel, mort, avec une forme rectiligne et géométrique. (par Gérard Copin)

Solitude cosmique
Cette image de la Lune se détachant sur un ciel nocturne et des montagnes évoque à la fois la beauté et l'immensité du cosmos, ainsi que notre propre insignifiance face à tant d'inconnu. Quand j’ai pris cette photo, j’ai pensé à la matière noire, une bonne blague, ben oui, on ne peut pas lutter contre ses pensées. Tout le monde a parfaitement conscience que l’on ne peut pas voir même avec un super télescope la matière noire et aussi que l’on ne connaît qu'une infime partie de la matière de l’Univers. Si l’on représente l’Univers à l’aide d’un camembert, 70 pour cent de l'Univers est composé d'énergie noire (ou appelé sombre -:) que l'on ne sait pas décrire, on a environ 25 pour cent de matière noire où l'on comprend les effets gravitationnels, mais on ne peut pas la voir, l'analyser, en fait une matière hypothétique.
Pour les cinq pour cent restant, soit la matière ordinaire connue, celle pour laquelle le concept de masse est bien défini, c’est celle où l’on a une emprise.
Soit les cinq pour cent de matière connue, c’est toi, ta voisine, ta voiture, ton smartphone, l’eau, les montagnes, en fait toute la matière de l’Univers qui nous entoure.
Notre positivisme scientifique en prend encore un coup, quand on assimile que les cinq pour cent de matière connue sont composés à 99,999... % de vide. En fait, on connaît, on maîtrise, on intellectualise environ 0,0001 % de la matière de l’Univers, alors restons humbles devant cet abîme d’ignorances. (par Gérard Copin)
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Avant la mort
Le « chant du cygne » est le dernier témoignage d'un homme, l'ultime œuvre d'un artiste, la déclaration finale d'un poète avant de partir vers la mort. Cette expression trouve sa naissance dans l'Antiquité, chez le philosophe Platon, qui met en mots les derniers instants de la vie de Socrate dans le Phédon. Condamné à mort par la cité d'Athènes en 399 avant notre ère sous l'accusation de « corrompre la jeunesse et d'introduire des divinités nouvelles », Socrate est appelé par ses disciples à prendre la parole. Le philosophe, âgé de soixante-dix ans, aurait alors déclaré, juste avant de boire le poison mortel, la fameuse cigüe, qu'il voulait bien répondre une dernière fois car il ne se sentait pas envahi par de sombres pensées. Socrate se compare alors aux cygnes qui lancent un ultime chant avant leur trépas. (par Gérard Copin)
« Eh ! mon cher Simmias, reprit Socrate, en souriant doucement, à grand'peine persuaderais-je aux autres hommes que je ne prends point pour un malheur l'état où je me trouve, puisque je ne saurais vous le persuader à vous-mêmes et que vous me croyez plus difficile à vivre en ce moment qu'auparavant. Vous me croyez donc, il paraît, bien inférieur aux cygnes, pour ce qui regarde le pressentiment et la divination. Les cygnes, quand ils sentent qu'ils vont mourir, chantent encore mieux ce jour-là qu'ils n'ont jamais fait, dans la joie qu'ils ont d'aller trouver le Dieu qu'ils servent. Mais les hommes, par la crainte qu'ils ont eux-mêmes de la mort, calomnient les cygnes, en disant qu'ils pleurent leur mort, et qu'ils chantent de tristesse. Et ils ne font pas cette réflexion, qu'il n'y a point d'oiseau qui chante quand il a faim ou froid, ou qu'il souffre autrement, non pas même le rossignol, l'hirondelle ou la huppe, dont on dit que le chant n'est qu'un effet de la douleur. Mais ces oiseaux ne chantent nullement de tristesse, et encore moins, je crois, les cygnes, qui, appartenant à Apollon, sont devins ; et comme ils prévoient les biens dont on jouit dans l'autre vie, ils chantent et se réjouissent plus ce jour-là qu'ils n'ont jamais fait. Et moi, je pense que je sers Apollon aussi bien qu'eux, que je suis comme eux consacré à ce Dieu, que je n'ai pas moins reçu qu'eux de notre commun maître l'art de la divination, et que je ne suis pas plus fâché de sortir de cette vie »

Un appel à la compassion
Vous allez probablement penser, " encore une série photo avec des animaux ", la démarche n'est pas vraiment originale. En plus, souvent la photo dans un pack zoologique est considérée comme un sous-produit de la photo animalière, qui nécessite temps et patience. Néanmoins, si au départ j'ai fait ce reportage pour le fun, très rapidement, le sujet était une expérience enrichissante, décryptage !
En pleine nature, les animaux sont dans leur environnement naturel, je veux dire, si ce sont des prédateurs, ils sont constamment aux aguets d'une proie potentielle, pour les autres, ceux qui se font béqueter, leurs esprits sont presque constamment sur le qui-vive. En fait, leurs pensées sont constamment occupées par la survie. Dans un zoo, les animaux n'ont pas les mêmes comportements, ils ont du temps disponible pour la réflexion, ils sont humanisés par la force des choses. Je n'ai pas d'aptitude à débattre de la conscience des animaux, néanmoins, le sujet est passionnant, c'est ce qui est mis en avant dans cette petite série de photos.
Côté technique, les photos ne sont pas " tops ", ce qui m'intéresse ici, c'est de privilégier des expressions. En plus, d'être prêt à dégainer son appareil photo avec les réglages préétablis, on doit travailler à des vitesses élevées pour éviter le tremblement du zoom et également figer le mouvement des animaux, souvent on a besoin de fermer pour avoir une certaine profondeur de champ, donc le triangle d'exposition en prend un coup avec une montée en ISO. Le pied photo ce n'est pas possible, l'utilisation du polarisant pour supprimer les reflets sur les vitres, il faut oublier. Donc une équation difficile à résoudre et perceptible dans les résultats.
À l’université de Cambridge, des scientifiques internationaux renommés, dont Stephen Hawking, ont signé le 7 juillet 2012 la déclaration de conscience des animaux, dont la conclusion est que « les humains ne sont pas les seuls à posséder les substrats neurologiques qui produisent la conscience. » (par Gérard Copin)
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L'humanité a une date d'expiration, la nature s'en fiche !
Au Nord, c'était les corons - La terre, c'était le charbon - Le ciel, c'était l'horizon - Les hommes, des mineurs de fond.
J’ai pensé aux paroles de la chanson de Bachelet à l’instant où j’ai déclenché l'appareil photo. Mais encore plus, regarde ces monticules sombres, cicatrices d'une exploitation passée. Ils portent la marque de notre passage, de notre avidité, de notre capacité à modeler, souvent brutalement dans le monde qui nous entoure. Néanmoins, la nature reprend toujours ses droits avec une ténacité démesurée. Ces jeunes arbres qui s'élancent, cette verdure qui timidement recouvre les plaies témoignent d'une force bien plus ancienne et patiente que la nôtre. La mère Nature, dans son infinie créativité, ne manque jamais d'imagination pour réinventer les paysages, pour panser les entailles faites par les hommes, pour tisser de nouvelles trames de vie, là où nous n'étions plus.
Et pourtant, cette photo que nous contemplons aujourd'hui nous murmure une vérité cosmique d'une implacable évidence, notre présence, aussi vibrante et significative, nous paraisse-t-elle, n'est qu'un instant fugace à l'échelle de l’espace-temps. Cette allégorie de l'univers est écrite en chapitres spirituels émanant d'un principe suprême et notre trace n'en constitue qu'une brève phase, un souffle éphémère. Notre disparition n'est pas une question de "si", mais de "quand". Que ce soit sous l'effet d'une catastrophe cosmique, de l'épuisement des ressources, ou de notre propre incapacité à vivre en harmonie avec notre planète, le jour viendra où notre voix s'éteindra de cet infime point bleu pâle, je veux dire la Terre errante dans le gigantisme cosmos. Nos constructions s'effondreront, nos souvenirs s'estomperont dans le grand livre de l'univers. Cette photo nous rappelle avec force que la nature, patiente et inventive, aura toujours le dernier mot et que l’histoire continuera de s'écrire sans nous. (par Gérard Copin)
Photo - Les terrils du bassin houiller de Ronchamp
